La réforme du médicament votée
L’Assemblée nationale a voté aujourd’hui, par 309 voix pour et 31 voix contre, le projet de loi renforçant le contrôle des médicaments, présenté en urgence par le gouvernement après le mediator scandal du laboratoire Servier qui a fait entre 500 et 2000 morts.
La majorité gouvernementale a voté pour le texte du ministre de la Santé Xavier Bertrand, les députés communistes, EELV et du Parti de gauche contre, tandis que les députés PS se sont abstenus.
Le texte, qui sera présenté prochainement au Sénat, veut instaurer plus de transparence dans les liens d’intérêts entre les professionnels de santé et l’industrie pharmaceutique.
Irène Frachon satisfaite
Au cours des explications de vote, Catherine Lemorton, porte-parole des socialistes, a salué "quelques avancées" mais souligné "de grosses lacunes". "Pourrait-il y avoir un nouveau scandale du Mediator? Il y a des chances!", a-t-elle dit pour justifier l’abstention de son groupe, destinée selon elle à "donner une nouvelle chance d’amélioration du texte au Sénat" désormais à gauche.
Anny Poursinoff, pour Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a dénoncé "une loi d’une timidité maladive, une réforme décevante, un tour de passe-passe". "La politique de sécurité sanitaire ne peut se réduire à une réforme du médicament", a-t-elle dit, regrettant "une réforme trop restrictive".
Le centriste Jean-Luc Préel a en revanche salué un "projet nécessaire et équilibré" tandis que Jean-Pierre Door (UMP) a déclaré "voter avec enthousiasme" une "loi très équilibrée".
The pulmonologist Irène Frachon qui, avec son livre, a dénoncé le scandale du Mediator, avait pris place dans les tribunes ouvertes au public pour assister au vote solennel du texte. Elle a exprimé "une très grande satisfaction" à l’issue du vote. Ce texte "exprime une volonté commune qui dépasse les oppositions partisanes car un intérêt supérieur est en jeu, celui de la santé des Français", s’est-elle félicitée. "Mais il reste maintenant un nouveau système du médicament à bâtir."